•  

     

    L'Amer 

     

    L'Amer est revenu encore,

                                       Sans prévenir.

    Et le gris, et le trouble ont planté le décor.

     

    L’Humide a répondu, d’accord,

                                       Sans réfléchir.

    Et les yeux, larme au poing, ont mouillé le décor.

     

    Le poète alors a vu passer sa mort

                                       Sans tressaillir.

    Souvent la poésie, c’est l’Enfer du décor !

      

                                    Moa!!...Nuit novembre 1995

     


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  • Dans la mer de mes rêves

     

    Quand le vent de folie

    Qui fouette le visage

    Et fait pleurer les yeux

    A soufflé cette nuit

    Sur la mer de mes rêves,

    Il a poussé mon lit

    Tout au cœur de l’orage

    Qui obscurcit les cieux

    De  ma vie d’insomnie

    Et m’a donné la fièvre,

     

    Et les draps de mon lit

    Etaient comme la page

    Qu’un poète ombrageux

    Défroisse et puis relit

    Avant de la jeter

    Dans la mer de mes rêves.

     

    Quand du fond de mon lit

    Un poulpe de passage

    M’a craché dans les yeux

    Son infâme vomi

    Il m’a donné la fièvre.

    Et dans le ciel du lit

    Tout écumant de rage

    Un diable furieux

    Relevant le défi

    A dégainé son glaive.

     

    Les barreaux de mon lit

    Etaient comme la cage

    Que les pêcheurs de perle         

    Glissent au fond de l’eau                        

    Pour calmer les assauts                         

    Des grands requins marteaux.                 

     

    Quand le cœur des zombies

    A envahi la plage

    Le vol silencieux

    Des grands oiseaux de nuit

    A troublé l’eau du rêve.

    Et la guerre finie

    J’ai tué les otages

    Etranglant les plus vieux,

    noyant les tous petits

     dans la mer de mes rêves..

     

                                                    Moa !!


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    PORT VAUBAN

     

     

    La mer peut se ruer sur le chemin de ronde

    tenter de recouvrir le bruit de ses pas,

    si Vauban s'en souvient

    c'est bien,

     

    Elle allait sur le port pour écouter gémir

                  les voiliers enchaînés,

    quand le vent du grand large revenait nuitamment

                  taquiner les haubans,

    Et moi dans mon délire

    je grumais son parfum,

     

    La pluie peut effacer les traces de ses pas

    et le vent peut chasser jusqu'au son de sa voix,

    si Vauban s'en souvient

    c'est bien,

     

    Elle allait sur le port pour regarder dormir

                        les voiliers démâtés

    dans la houle amoureuse qui berçait doucement

                        les quilles fatiguées,

    Et moi dans ma dérive

    je buvais son parfum,

     

    Et quand viendra l'horreur, quand la peur sera là,

    quand j'irai sur le port hurler mon désarroi,

    si Vauban s'en souvient

    c'est bien,

     

    Elle allait sur le port pour regarder partir,

                        les voiliers excités

    et les voiles impudiques qui se nouaient autour

                        des bâtons d'artimon,

    Et moi dans son sillage

    j'apprenais son parfum,

     

    Et quand viendra l'adieu, si ma raison s'effondre,

    et si la peur du vide me rapporte l'oubli

                        si Vauban s'en souvient

                        Tant Pis !

                              

                                                   Moa!!


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  • DES MOTS, DES MAUX.

     

    Des Mots, des Maux

    Des pensées, des images, des sons et des murmures

    Des silences, des regards, des pauses et des soupirs.

     

    Des Maux, des Mots

    Des douleurs, des frissons, du sang et des blessures

    Des idées, des passions, des râles et des délires.

     

    Des Mots, des Maux

    De ceux que l’ont s’invente à ceux que l’on susurre

    Du « je t’aime » au « va t’en » et du meilleur au pire.

     

    Des Maux, des Mots

    Des cris dans les couloirs des chambres de torture

    Des Vouloirs, des désirs, des Pouvoirs, des Martyrs.

     

    Des Maux des Maux

    Des idées, des Passions et du sang sur les murs

                                                                      Des prisons.

     

                                                                                Moa !


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  • Conseil

     

    Si tu viens à passer un jour par mon trottoir

    et si tu m'aperçois, assis sur le palier,

    sur le tas d'immondices qui me sert de mémoire,

    tu f'ras bien attention, à pas poser les pieds

                                             sur mon cafard.

     

    J'ai le cafard fragile depuis qu'un certain soir

    en tombant de mon lit, j'ai heurté de la tempe

    un chagrin qui traînait au pied de mon armoire

    et cela a fait choir mon cafard de la rampe.

                                             J'ai l'esprit d'escalier.

     

    Si tu viens à passer un jour par mon fumoir

    et si tu aperçois renaissant de mes cendres

    une fleur de pavot et que, sans le vouloir

    tu avances la main pour tenter de la prendre.

                                             Tant pis pour toi!

     

     

                                               Moa!!


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